Menu
Libération

Jean-Pierre Rampal, la flûte dort. Virtuose et pédagogue d'exception, il s'est éteint à l'âge de 78 ans.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 mai 2000 à 0h56

La nouvelle a été annoncée samedi matin. Parmi les premières

réactions, celle du président de la République: «Une flûte vient de se taire, et déjà s'établit le silence du regret et de la peine.» Jacques Chirac rappelait dans un communiqué l'«homme de passion» qui «dans le monde entier, donnait à son public les rendez-vous de l'amitié», avant d'ajouter: «sa flûte, instrument de soliste, parlait au coeur. C'est une lumière du monde qui s'éteint». Le Premier ministre Lionel Jospin rendait, lui, hommage à un «interprète exceptionnel», qui «grâce au talent et à la force de conviction qu'il déployait, a permis à la flûte de conquérir toute sa place aux côtés de l'orchestre», tout en faisant «découvrir le répertoire baroque à un très large public». Catherine Tasca, ministre de la Culture et de la Communication, évoquait le musicien «extrêmement doué, brillant et raffiné» qui «restera dans l'imaginaire du grand public comme l'homme à la flûte d'or».

Notoriété internationale. Né à Marseille le 7 janvier 1922, d'un professeur de flûte au Conservatoire municipal et d'une mère harpiste, Jean-Pierre Rampal n'entreprend l'apprentissage de son instrument qu'à l'adolescence. Ses études de médecine interrompues par la guerre, il fuit les chantiers de jeunesse pour échapper au Service du travail obligatoire et monte se cacher à Paris en 1943, où il enregistre des oeuvres de compositeurs interdits, comme Milhaud et Schoenberg, pour gagner sa vie. Il entre en 1949 au Conservatoire national supér