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Libération

La promesse.

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publié le 22 mai 2000 à 0h56

Il est l'heure de le constater: peu de Festivals de Cannes ont

célébré, comme ce 53e, la grande aventure du cinéma moderne. On saura plus tard si, parmi les films présentés, tel ou tel s'impose à l'échelle de l'histoire, mais la qualité moyenne de la sélection a été excellente et elle a exprimé un idéal cinématographique de haute volée. Pour son dernier festival à ce poste, le délégué général Gilles Jacob a signifié quelle devait être l'orientation du pendule artistique cannois. A cet égard, et quoi qu'exprime le palmarès, son menu pour l'an 2000 peut se lire comme un petit ouvrage d'art, malgré quelques gaffes ou perversités comme la programmation, le même jour, des films mitoyens d'Olivier Assayas (en compétition) et de Patricia Mazuy (Un certain regard).

Pour résumer l'effet produit par cette sélection, Daniel Toscan du Plantier a trouvé une formule: «Pour la première fois, j'ai eu le sentiment que la télé a sauvé le cinéma en l'obligeant à se libérer, comme la photographie a libéré la peinture.» Il est vrai qu'après avoir, pendant près de vingt ans, vu grossir les nuages d'un cannibalisme télévisuel, on a enfin l'impression qu'un ciel dégagé s'offre aux cinéastes. Que l'époque est mûre pour voir fleurir un cinéma protéiforme et qui ne ressemble qu'à lui-même. Tout se passe comme si la télévision avait atteint une culture et une syntaxe autonomes, qui la dispensent d'aller piller le cinéma, au risque de le dévitaliser. Tout indique qu'elle a intérêt désormais à favoriser l'