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Libération

Un temps pour l'ivresse des bilans

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Ce que l'équipe de «Libération» retient de sa quinzaine cannoise.
publié le 22 mai 2000 à 0h56
(mis à jour le 22 mai 2000 à 0h56)

Question de longueur

Pour traverser le Festival de Cannes de part en part, il n'y a pas de parcours obligé. Mais le hasard peut faire qu'on l'ait commencé avec un vrai film de 17 minutes (l'Origine du XXIe siècle de Jean-Luc Godard) et qu'on l'ait conclu avec un autre vrai film qui en dure 47 (la Brèche de Roland, des frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu).

Entre ces deux courtes durées, d'autres vrais films ont tranquillement intercalé leur propre et symétrique extrémisme long: Yi Yi (Edward Yang, 2 h 53), les Destinées sentimentales (Olivier Assayas, 3 heures), Eureka (Shinji Aoyama, 3 h 37) ou les Harmonies Werckmeister (Béla Tarr, 2 h 52). On sait bien que, théoriquement, la durée d'un film est sans rapport avec sa qualité et qu'un jet aussi bref qu'Une sale histoire (Jean Eustache, 50 minutes) peut tatouer une mémoire cinéphile pour l'éternité. Mais une évolution commerciale un peu obtuse a progressivement rendu quasi obligatoire le formatage des films autour d'une heure et demie, deux heures. Et si une place est faite, malgré des difficultés pour certains, à l'existence de films longs, voire très longs, jusqu'au coeur du système hollywoodien (avec des exemples aussi illustres et rentables que Titanic), le sort des formats courts reste bien mal assuré. Il y a pourtant des solutions, comme le démontrait la programmation de la Quinzaine des réalisateurs qui réunissait, autour de la Brèche de Roland, Salam de Souad El-Bouhati (30 minutes) et la Pomme, la figu