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Libération
Critique

CHANSON. Le deuxième album de l'ex-leader des Satellites marie poésie et verlan. Polo, titi en solo. Polo, CD «Polo à Paris» (Atmosphériques/Sony). En concert à l'Européen, Paris XVIIe du 23 au 25 mai. Tel.: 01 43 87 97 13.

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publié le 23 mai 2000 à 0h53

Comme Alain Souchon, Polo aime les filles et les fleurs: «Jeunes

pétales naissant/ Magiciennes de quinze ans/ Maquillées comme des billes.» Pour parler d'elles, ce fervent lecteur de Ronsard s'épanche avec une candeur oubliée sur l'éternel thème de la fuite du temps: «Pourquoi l'été me rend-il triste/ Alors que je l'ai tant aimée.» Cette grâce féminine, presque affectée, marque une avancée chez un artiste de 36 ans né sur les cendres de la scène alternative hexagonale. Prévert, Lemarque, Montand. Pour rappel, les Satellites, son groupe d'antan, cousinent avec la Mano Negra et les Béruriers Noirs. «Je ne garde que de bons souvenirs de ma jeunesse. J'ai eu la chance d'appartenir à un mouvement unique dans l'histoire du rock français, très démocratique. Avec le label Bondage, nous n'avons jamais signé un seul contrat. Simplement, nous donnions notre parole.» En 1996, l'ex-leader des Satellites tire sa révérence à dix années de rock. L'agitation est trop proche encore pour goûter aux accalmies. Son premier album, Bienvenue dans l'univers, regorge de cuivres sautillants et de guitares tsiganes. Au milieu des tempos dédoublés, une poésie coupée au pavé parisien se fraie timidement une place avec Quelle crise ou la reprise d'En rentrant de l'école. Entre Prévert et Francis Lemarque, Yves Montand fait le lien. Le jeune espoir suit de loin ses traces dans Polo à Paris, où le titi agrémente de cordes orientales le standard A Paris. «Cette mélodie a une construction en miroir très surp