Menu
Libération
Critique

ELECTRO. La paire trip-hop berlinoise revient avec un album fantasque. L'ironie zombie de Tarwater. Tarwater. CD, «Animals, Suns & Atoms», Kitty-Yo/Pias.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 mai 2000 à 0h53

Au sein de la bouillonnante scène post-rock, post-techno, allemande,

le duo Tarwater, qui a pourtant débuté comme un égoïste projet de studio, est sans doute (avec les Notwist) le groupe qui a le plus de chances de rencontrer le public. D'ailleurs, Animals, Suns & Atoms, son nouvel album, est d'une facture plus pop que le précédent ­ et déjà remarquable ­ Silur. Mais attention, «pop ne veut pas forcément dire mainstream», comme le précise Ronald Lippock. Car si cet album est plus classique dans sa forme, avec des «chansons» clairement identifiées, des boucles moins exposées et quelques petits solos, leur conception de la pop reste malgré tout assez tarabiscotée.

Déséquilibré. L'ombre des Young Marble Giants, Flying Lizards, DAF, Wire et autres Kraftwerk ou Brian Eno plane sur ce disque. Soit toute la new wave plus ou moins électronique des années 80. D'ailleurs, Tarwater s'en revendique. «On aimait ce côté pop expérimental, à la fois mélodieux et déséquilibré, bien avant que Einstürzende Neubauten se réclame du mouvement dada.»

Trentaine déjà entamée et rigoureux look post-new wave, Bernd Jestram et Ronald Lippock, Allemands de l'Est tous les deux, se sont rencontrés dans un tram à l'époque où le Mur séparait leur ville en deux. «A l'Est, il n'y avait pas beaucoup de punks. Quand on en rencontrait un, on était bien obligés de faire connaissance. Cette musique, nous l'avons découverte en captant les radios de l'autre côté du Mur.» Mais on entend d'autres influences dans cet albu