Pour plonger dans les bas-fonds de Stockholm, côté junkies et SDF,
l'auteur Lars Norén a imaginé une pièce hors norme: une bonne quarantaine de personnages et une action qui, si elle était représentée intégralement, occuperait une dizaine d'heures. Encore serait-il difficile de prendre au pied de la lettre toutes les indications de l'auteur: ainsi la présence de cette chorale censée répéter le Requiem de Mozart ou celle de ce groupe de riches occupé à faire la fête de l'autre côté du mur du parking, quartier général des paumés.
Pour sa dernière mise en scène comme directeur du Théâtre national de Strasbourg (il cédera la place le 1er juillet à Stéphane Braunschweig), Jean-Louis Martinelli n'a pas choisi la facilité, même s'il a élagué le texte de Norén. Son spectacle ne dure «que» sept heures, en intégral ou en deux parties, oublie quelques personnages et un certain nombre de changements de lieux. Sans trahir l'esprit de Norén.
Catégorie 3.1 (le titre se réfère à la case réservée aux cas sociaux dans les formulaires de l'administration suédoise) ne fait pas de cadeaux. La pièce s'ouvre sur une injection d'héroïne (la scène de shoot se répétera des dizaines de fois) et réserve, entre autres temps forts, plusieurs scènes de baise, un coup de couteau et quelques tabassages" On retrouve la capacité de l'auteur à remuer la lame dans la plaie. On se souvient ainsi de la Veillée, violent règlement de comptes autour d'une urne funéraire.
Ecriture au vitriol. Catégorie 3.1 n'est pourtant