C'est le plus vaste ensemble photographique jamais rassemblé à
Bruxelles. Plus d'une centaine de photographes internationaux exposent dans trois lieux, sur le thème exclusif de la ville. Presque un exercice salutaire pour une capitale qui s'est depuis longtemps désignée comme malade (sur le plan de l'urbanisme), et où la photo fait figure de parent pauvre de la création artistique. Coup double, en quelque sorte, autant esthétique que politique, avec pour visée la réconciliation d'une ville et de sa propre image, tout cela sous la bénédiction de Bruxelles 2000, dont la thématique festive est précisément la ville.
«Bruxelles (une ville) en photographie», organisée par le Botanique, «Bruxelles à l'infini» par l'Espace Contretype et «l'Invitation à la ville», par Bruxelles 2000, forment une anthologie ouverte de l'image urbaine, de la capitale belge d'abord (deux expositions lui sont consacrées), mais plus largement des capitales occidentales, puisqu'on y croise également des vues de Paris, Londres, New York ou Berlin. Les trois approches sont aussi radicalement différentes.
Nostalgie. La première, la plus archiviste, présente 150 ans de photographies de Bruxelles, et forme comme le dit Bernard Marcelis, son commissaire, «un autoportrait à visages multiples» de la ville. «La partie historique, révélatrice de l'exceptionnelle qualité du regard des photographes du XIXe siècle (et sans conteste la plus intéressante) comprend des oeuvres inédites, comme un ensemble de dix épreuves de G