On se souvient des premiers Almodovar, corrosifs, décalés. De
Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça, de la Loi du désir" Puis, l'enfant terrible de la Movida madrilène livra Femmes au bord de la crise de nerfs, remake léché, éteint, de son délirant Labyrinthe des passions qui captait encore l'hystérie déviante d'un univers tout de dérision gay et poésie trash, et du coup gagna le grand public. C'est exactement ce qui se produit aujourd'hui pour Blanca Li.
Apparue au début des années 90 à Paris, la danseuse et chorégraphe devint en peu de temps la coqueluche des Jean-Paul Gaultier, Madonna et autre Lenny Kravitz, se précipitant pour applaudir la revue de flamenco oblique qu'elle donnait avec une tribu de déjantés au cabaret Les Etoiles. Bien que révélée dans cet univers, Blanca Li, formée à New York au sein des écoles de Martha Graham et Alvin Ailey, sut ensuite convaincre avec des spectacles de danse contemporaine comme Salomé et Stress, disant des choses simples et fortes, avec une belle énergie. Et se diversifia encore, en chorégraphiant le clip Around the World des Daft Punk et les Indes Galantes de Rameau au Palais Garnier.
Zap! Zap! Zap! qu'elle présente actuellement à Chaillot, est un succès. Parodie des émissions de variétés à la télévision, ce one-woman show est une sorte de bilan. Grâce à un ingénieux dispositif vidéo, Blanca Li joue à la fois le rôle de Mona Dorée, la présentatrice débile, et de toutes ses invitées. «Applaudissez même si vous détestez» dit-elle en