C'est une nuit de pleine lune. Le buste lové autour de sa guitare

mais la tête dans les étoiles, Carlos Santana semble communiquer en direct avec ce «Tout-Puissant» qu'il invoque sans cesse. Sans mot d'introduction, le gourou postbaba s'est déjà lancé dans les solos blues de Migra ou Corazon espinado, deux extraits de Supernatural, son dernier disque. Celui qui marque sa résurrection musico-commerciale. C'est ici, dans le stade olympique de la Peineta (banlieue est de Madrid), que Carlos Santana a entamé une tournée européenne dont l'escale parisienne de ce soir constitue une étape importante. Une tournée destinée à recueillir d'ici la mi-juin les fruits bien mûrs d'une rédemption initiée en février dernier à Los Angeles, où le Californien d'origine mexicaine a raflé, à la surprise générale, huit «Grammy» (Libération du 25 février), les oscars de la musique, égalant le record d'un Michael Jackson alors tout-puissant. Depuis cette (re) consécration américaine, Supernatural suscite un triomphe mondial: le Chicano a déjà vendu 7 millions d'albums outre-Atlantique, 4 millions en Europe ­ dont un «carton» en Allemagne ­, et occupait la première place des ventes en France début mai, près d'un an après sa sortie.

Entouré de jeunes. L'Espagne n'est pas une Mecque musicale, mais les 300 000 disques écoulés s'inscrivent dans la fièvre latino qu'orchestrent avec grand succès ­ commercial ­ les Ricky Martin, Chayanne et autres Jennifer Lopez. Ce soir-là, à Madrid, le stade inaugural aux 2