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Libération
Critique

Une mise en abyme à la «Scream» avec pseudo-explication psy en prime. «Cut» coupe l'horreur en quatre. Cut de Kimble Rendall, avec Molly Rubgwald, Jessica Napier, Simon Bossel...1h30

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publié le 31 mai 2000 à 0h43

Alors que Wes Craven continue d'essorer avec un cynisme âpre au gain

effarant la formule Scream, des fans en Australie n'ont rien trouvé de mieux pour occuper les dix doigts de leur névrose que de tambouiller un hommage à la ramasse à leur maître de l'horreur intello. Cut donc, «coupez» in french, est un exercice d'admiration. Ici aussi, des jeunes gens vont se faire trucider à la chaîne par un malade mental portant un masque de bouffon. Ici encore, la mise en abîme post-Gide va carburer sans mélange avec un film tourné dans le film et qui porte la poisse. En effet, il s'agit de terminer un navet mal épluché quinze ans avant, Hot Blooded, qui avait été interrompu en plein massacre en raison de la mort réelle de son actrice principale. Un groupe d'étudiants en cinéma décide de reprendre le flambeau et de terminer l'affaire. Mais la malédiction ressort de sa boîte et les membres de l'équipe sont tour à tour assassinés. Outre la laideur proverbiale de l'image, la fadeur du casting (quelques filles et garçons à gifler), le film contient une des déclarations de principe les plus bêtes qu'on ait jamais eu l'heur d'entendre sur le genre. Une des membres de l'équipe se met en tête d'expliquer pourquoi les gens vont voir des thrillers et des films gore. Adieu psychanalyse, anthropologie et autres sciences humaines, bonjour bon sens: si on aime voir la mort au cinéma, c'est bien sûr parce que ainsi, par comparaison, nos petits problèmes de peau, nos poignées d'amour, nos minicontrarié