New York, correspondance.
Un musicien à New York doit avoir les reins solides, pour affronter une concurrence forcenée, et les poches pleines. Dans les quartiers sud de Manhattan, connus comme la Downtown Scene, les lieux de concerts se multiplient. Mais simultanément se répand une politique troublante, celle de ne plus payer les musiciens. L'argument de certains propriétaires de clubs est simple: ils demandent aux artistes de renoncer à tout cachet pour servir une prétendue bonne action envers la collectivité. «Pour permettre au public de venir plus nombreux, nous renonçons au droit d'entrée. Les musiciens gagnent donc en visibilité et ils peuvent faire une collecte. Nous offrons aussi aux groupes une occasion d'être entendus par des représentants de labels, de festivals, des journalistes, des DJs.» Cette logique douteuse, pratiquée par des clubs réputés comme Arlene Grocery, le plus populaire de l'East Side, mais aussi le Living Room, le Détour, et le festival rock CMJ MusicFest, se fonde sur le fait que la majorité des jeunes musiciens débutant à New York doivent trouver un job pendant la journée afin de survivre; or, s'ils gagnent de l'argent, jouer gratuitement ne les affectera pas trop" Pourboires. Face à cette situation, les musiciens «indépendants» s'organisent autour de la Noise Action Coalition, une association qui se bat pour obtenir un traitement équitable pour tous - quelle que soit la musique: jazz, rock, hip-hop" «Nous voulons enrayer l'érosion de la paie, à t