C'est une bulle d'air, son et image. On ne fait pas plus amène. Jeunesse civile, calme et enjouée, ouverte et capable. Cheveu mi-long et look potache, le juste milieu de réserve courtoise, sans le moindre repli de rancoeur ni arrière-pensée, frustration ni revendication. Amateurs de miasmes rock, voir ailleurs. En apesanteur d'époque, sans poids mort, sans peur et sans reproche, la pop comme école de civisme.
Léger vertige. Le pop-group est en train de répéter (pour un concert le 14 juin au Tokyo Joe's de Londres, et des télés à suivre), au Studio Plus de l'enclave villageoise Jean Aycard, à Ménilmontant. Entre oiseaux du square et figurant vagabond se brossant les dents à la fontaine, quelqu'un demande à la cantonade «Est-ce que l'un d'entre vous connaît bien la O1V?», et un Phoenix lâche doucement de temps à autre: «C'est la tuerie» (pour «super» ou «incroyable»). Sans autre écart. Personne ne crache par terre, ne dit «ta mère la pute», personne n'est «vénère».
Attablés sans façon devant des Orangina de distributeur, ou une «tartine» rue Oberkampf (boucle SLC éprouvante en sono), les garçons-bulles du groupe dans les limbes Phoenix sont des Français modèles. Mi-adolescence dorée, mi-conte de fées (Peter Pan?), purs produits populaires du cool industrieux, de l'intégration (deux Italo-Allemands, un chanteur titi anglophone fils d'Allemande) et de la pluridisciplinarité: maîtrise de lettres, licence Mass (maths appliquées et sciences sociales), DEUG d'éco...
Soit, outre Chag le