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Libération
Interview

Chaumont essaime

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Le neuvième Festival international des jardins s'ouvre samedi sur les bords de la Loire.Un concept qui fait école.
publié le 10 juin 2000 à 2h06

Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher)

envoyée spéciale

Pour la millième fois, Jean-Paul Pigeat fait le tour du propriétaire de «son» Chaumont. On est en mars, le directeur du Conservatoire des parcs et du paysage installé autour du château arpente ses terres, entre bulldozers bruyants, sol boueux, prévisions météoÉ La parcelle palestinienne, représentante du jardin créé à Bethléem en décembre, est pratiquement terminée: sans haie, c'est un mur de pierres sèches, monté sans liant (comme il y a deux mille ans). Et le vallon des Brumes, nouvel espace permanent, évocation d'un site canadien, trace ses sentiers, entre cascades, fougères et brumisation.

Samedi, ce fou de jardin de 54 ans inaugure le IXe Festival international des jardins. Une manifestation qui a drainé plus de 150 000 visiteurs en 1999. Cette année, la «machine à expérimenter» Chaumont, qui «rhizome» à Bordeaux, à Tours, en Terre sainte, sort de ses limites «mondial moquette», ironise cet érudit. Il prend cependant très au sérieux une aventure lancée en 1992.

«Lors du premier festival, il s'agissait d'inviter des paysagistes du monde entier à réaliser un jardin expérimental et éphémère, dans une petite parcelle. Et de faire ainsi un point annuel dans ce domaine. Ces rendez-vous devraient exister pour tous les arts appliqués, en architecture par exemple. C'est important de se confronter régulièrement à la pratique. Chaumont est vite devenu un vrai lieu culturel, un objet de réflexion sur le monde qu'on ne saurait réduire à