Finalement, un concert, fut-il gratuit et en plein air, c'est bien souvent une question de nuages qui menacent et de course contre la montre. Une histoire de temps qu'il fait, et de temps qu'il faut. Johnny Hallyday va donc chanter ce samedi soir depuis le Champ-de-Mars, pas très loin des dessous de la tour Eiffel. Mais en arpentant le chantier cette semaine, on comprit que tout cela ne fut pas chose facile à organiser, et que la météo du jour peut encore à tout moment ranimer les angoisses et modifier les comportements.
Deuxième projet. Il a d'abord été question d'une entreprise gigantesque pour fêter comme il se doit les 2000 ans calendaires. «Le concept consistait à faire descendre Johnny de l'Arc de triomphe à la Concorde», à bord d'un engin roulant et pharaonique de 4 millions de francs, dont la taille aurait pratiquement égalé la largeur de la plus belle avenue du monde libre. Derrière les protections métalliques, sous les grands arbres, les gens l'auraient vu passer, «à deux à l'heure, pendant cinq-six minutes. Nous, on a eu peur que Johnny se sente seul, qu'il appelle le public à sauter par-dessus les barrières», estime Jean-Claude Camus, l'habile gérant de la carrière d'un chanteur pas toujours abandonné. «Je maudis Philippe Labro qui m'avait soufflé cette idée, on a bossé là-dessus au moins six mois, mais en fait, c'était une véritable usine à gaz. A chaque fois qu'on avançait d'un pas, on reculait de deux.» Pas évident lorsqu'il s'agit d'aller d'un point à un autre