On raconte que, chaque week-end, l'Angleterre gobe un million de pilules d'ecstasy. Il suffit d'avoir mis un pied dans un club à Londres ou Manchester pour comprendre que c'est probablement vrai. Le Royaume-Uni est sans doute «la nation de la drogue». En tout cas, c'est comme ça que l'a surnommé la presse locale, qui, pour doper ses ventes, revient tous les quinze jours sur cette histoire.
Outre-Manche, on rejoue la Fièvre du samedi soir avec une frénésie et une voracité simple à comprendre dans un pays où même respirer coûte de l'argent et où les mortgages (emprunts immobiliers) courent sur trente ans. Boulot de merde, famille de merde, perspectives de merde, le jeu consiste à oublier tout ça chaque fin de semaine en se chargeant le plus possible, d'alcool mais surtout de substances dopantes nettement plus illicites. En moyenne deux ecstas, un bon trait de coke en décente et un gros Lexo(mil). Là-bas, le nightclubbing et la drogue sont une culture parallèle et libertaire mais également des industries lourdes et vraisemblablement (comme la télé et les barbituriques pour les plus de 30 ans) un instrument de contrôle social. Human Traffic ne se pose pas tant de questions.
Pour son premier film, le Gallois Justin Kerrigan s'attache au quotidien, copieusement drogué, d'un Club des Cinq typique de cette génération chimique. Une tranche de vie, découpée en petites vignettes plus ou moins rigolotes, du vendredi 15 h 50 (dix minutes avant la fermetures des bureaux) au dimanche 21 heur