Alors que la ministre des Biens culturels italiens, Giovanna Melandri, s'emploie depuis des mois à attirer ses concitoyens dans les musées, la Galerie des offices de Florence vient de prendre une décision pour le moins discordante. A la veille de l'été et de son cortège de touristes, le prix de l'accès au corridor Vasari a été fixé à 50 000 lires, soit environ 175 francs.
Certes, ce long couloir construit en 1565 par Vasari sur commande de Côme Ier de Médicis, constitue l'une des merveilles de la ville toscane. Rouvert définitivement début juin après des années de restauration, il abrite aujourd'hui, sur près d'un kilomètre, une vaste collection d'oeuvres, dont des toiles de Rubens, Rembrandt, Van Dyck ou Vélasquez. Bien sûr, avec le ticket à 50 000 lires, valable pour une journée, le visiteur sera accompagné d'un guide et pourra accéder au Musée des offices et aux jardins de Boboli. "Peut-être que tout le monde ne peut pas se l'offrir, mais cela arrive pour tant d'autres choses. Personne ne se scandalise des prix excessifs que les touristes doivent payer pour une boisson et une pizza", a déclaré au Corriere della Sera l'ancien ministre des Biens culturels Antonio Paolucci, aujourd'hui surintendant aux Biens artistiques et historiques de Florence et à l'origine de la tarification. Mais plusieurs de ses collègues ne partagent pas cette opinion. L'ancien surintendant à l'atelier des Pierres dures et des Mosaïques de Florence a ainsi jugé le tarif "absurde et discriminatoire". A