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Libération
Critique

Pina, vacances romaines

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publié le 19 juin 2000 à 1h36

O Didopièce et chorégraphie

de Pina Bausch, par le Tanztheater Wuppertal, jusqu'au 1er juilletau théâtre de la Ville (Paris IVe);

loc.: 01 42 74 22 77.

A peine y a-t-il un cauchemar, dans la deuxième partie d'O Dido, le nouveau spectacle inspiré à Pina Bausch par la ville de Rome. Un danseur fléchit sous la table qu'il porte sur son dos. Les collègues montent dessus pour mieux l'écraser. Et quand il se relève, assumant le fardeau comme un Christ sa Croix, comme le pauvre monde sa misère, il est rattrapé dans sa fuite par l'étouffante image d'un éléphant en gros plan projetée à ce moment-là. Puis les vacances romaines reprennent leur cours.

Bananes. O Dido est un manège d'amoureux, léger, enjoué, violent si nécessaire, car l'amour est carnivore, mais pas plus, pas la noire tristesse, pas l'angoisse, pas les démons de l'Histoire ou du sexisme. La lutte des hommes et des femmes, oui, mais à égalité, chacun selon ses (ch)armes. Les nouvelles de Pina Bausch, 60 ans cette année, sont bonnes. Ce sont surtout des fleurs qui sont projetées, tapis mouvant dans lequel un rond de lumière isole une corolle particulière: le solo d'une danseuse, bras serpentins à l'indienne, ou élégance drapée de rouge échappée d'un cabaret allemand.

Et voici qu'une insolente traverse la scène, enroulée dans un drap de bain, talons aiguilles, turban improvisé. Deux cornes signifieraient qu'elle est mariée, explique-t-elle au public. Elle fait en sorte que les coins du tissu ne rebiquent plus, bien sûr. Dans ce