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Critique

Cinemaximus

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« Gladiator » de Ridley Scott sort aujourd’hui en France.
publié le 20 juin 2000 à 1h39

Gladiator est un spectacle qu’il est préférable de voir in situ, par exemple au Cinerama Dome de Los Angeles, au milieu du public pour lequel il a été cyniquement conçu. C’était la première séance du premier vendredi du premier week-end de la sortie, la queue faisait le tour du parking. C’était le public bon enfant des émissions-castagne TV, des catcheuses en bikini. Pour eux comme pour nous, Gladiator est le spectacle épatant de l’année, toutes les promesses de la CGI (computer generated imagery) enfin remplies. Tous les pouces en haut.

Clins d’oeil. Le fait que le film de Ridley Scott soit aussi glorieusement simpliste qu’excitant ne surprendra personne. Les scénaristes s’y sont mis à trois pour concocter une histoire arthritique qu’on a non seulement vue en 1964 (la Chute de l’Empire romain d’Anthony Mann en citation visuelle au début), mais dans maints westerns: patriarche préfère son contremaître à son fils trop fin de race, contremaître essaie d’être loyal aux deux, fils parricide prend l’affaire en main, fait brûler le ranch du contremaître et trucider sa famille; ce dernier, laissé pour mort, se vengera... Tout le reste, vaseux complots sénatoriaux, empereur mou de l’inceste, dissertations quasi situationnistes sur le pouvoir spectaculaire et autres perspectives modernes, ne sont que distractions. Ces tunnels de dialogues turgescents ne sont en rien désagréables (ils font même une partie attachante du genre), mais rallongent considérablement le film. Il y a néa