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Libération

Cette semaine, ""Battlefield Earth, Terre champ de bataille"".

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par BAYON
publié le 21 juin 2000 à 1h41

Ayant réalisé en 1994 Nostradamus, d'après notre héros romancier anarcho-ajaccien Michel Zévaco, lecinéaste Roger Christian ne peut pas être mauvais. Sa grosse machine pittoresque du jour, Battlefield Earth, a néanmoins été réduite en maïs pilé par la critique US, pourtant peu regardante (cf. Gladiator). L'argument de l'infection en sous-main par la scientochose ne vaut même pas, dans un pays fondé sur le sectarisme. Alors? Mystère. D'autant que Travolta, en concombre stratosphérique à tubercules bulbo-rachidiens rastafaris, y est au mieux, dans la conséquence impeccable de sa prestation d'archange obèse à grosses ailes de Michael 1996.

Un voisin bon enfant d'une quarantaine pansue dit justement, avant même que le générique ne démarre, la bouche bourrée de pop-corn: "Ça [cha] a l'air bien..." L'histoire, signée de Jésus Hubbard, est infantile, comme tout film de cinéma ou religion: la terre de nos ancêtres d'aujourd'hui a été azimutée en 9 minutes chrono de "drones à gaz"; 1 000 ans après (grosso modo), les "animaux humains", friands de rats crevés crus, vivent là dans les décombres, sous le joug des Psychlos venus d'ailleurs; un Spartacus "humanimal" se lève... On voit que l'argument les vaut tous.

Du reste, de même qu'un Sleepy Hollow avait au moins pour lui Johnny Depp, Terre champ de bataille a John Travolta. Grand Travolta. Non seulement au physique (ici comme surmultiplié, en platform-cothurnes néo-antiques, par le rôle massif de l'ogre d'outre-espace à hypercrâne), mais