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Libération
Critique

Happy Brit.

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publié le 21 juin 2000 à 1h41

Janice l'intérimaire, c'est du cinéma anglais heureux. Vain mais content. Ce qui, au vu de la production de ces cinq dernières années, est en passe de frôler l'exploit. Le cinéma britton était devenu à ce point neurasthénique que la seule vision d'un film de, au hasard, Ken Loach pouvait plonger n'importe quelle vieille dame digne ou indigne dans une sorte d'allergie incurable au réel. Ainsi la mère de Janice, une grosse chose en bigoudis qui ne quitte plus son peignoir (elle a pour cela des raisons: son mari est mort alors qu'elle accouchait de cette petite chose évaporée qui donnera son titre au présent film). Elle pousse sa fille, chihuahua humain au museau relevé et à la dentition surexposée, à délirer devant une caméra vidéo les scénarios biscornus d'une vie aventureuse et riche en tout. Une vie en forme de scénario multinutritionnel, qui semble atteindre son paroxysme lorsque Janice croit convaincre une copine (rendue probablement amorphe par l'indigestion des 800 épisodes de la série Neighbours) de présenter deux saisons durant le journal du soir à la télé iranienne. Hé, cette fille totalement mythomane commence à nous plaire!

Sommée de prouver sur le champ son inventivité (et, parallèlement, de récolter assez de deniers pour sauver sa mère agoraphobe), elle quitte l'Irlande pour Londres où elle sera... intérimaire, dans une grande société d'automobiles. La Grande-Bretagne ne saurait-elle pas reconnaître ses meilleurs talents? Heureusement, la jeune fille au pair qui s