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Libération
Critique

L'impromptu de Strasbourg

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publié le 21 juin 2000 à 1h41

Ce soir, à la veille de quitter Strasbourg, le chorégraphe américain Mark Tompkins s'apprête à faire ce qu'il maîtrise certainement le mieux: une gigantesque Fête de l'improvisation, à la manière de son marathon (Libération du 28 mai 1999), essaimant des impromptus musicaux et dansés dans toutes les rues de la ville qui l'a accueilli durant deux ans en résidence chorégraphique et pédagogique, à l'initiative de Pôle Sud et du Maillon. L'adieu est double, puisque l'équipe de huit danseurs rassemblée pour l'aventure alsacienne se séparera alors pour d'autres projets. Ils devraient se retrouver l'an prochain pour la tournée des deux spectacles créés en Alsace, la Vie rêvée d'Aimé (Libération du 25/3/2000) et Remixamor, que l'on reverra début 2001 à Paris. La première de cette création, début juin à Pôle Sud, était empreinte d'une émotion toute particulière.

Remixamor s'ouvre comme il se referme, sur l'apparente anecdote d'une équipée vacancière. Dans une pagaille de maillots de bain et chapeaux de plage, un groupe s'exclame dans toutes les langues devant un semblant de site pompéien. Avec cette nouvelle création, le chorégraphe continue de tracer une voie curieuse, loin de tout ce qui se fait sur la scène contemporaine, empruntant au kitsch et au music-hall (souvenir de son Amérique natale), à la culture populaire et aux nouvelles tendances, avec humour et légèreté pour mieux faire passer la petite pointe de douleur et de solitude qui traverse son travail. Comme souvent chez lui,