Porto-Vecchio envoyée spéciale
Comme la plupart des cinémathèques en France, celle de Corse, inaugurée ce week-end, est le fruit du désir d'un amateur éclairé. Jean-Pierre Mattéi, pharmacien à Porto-Vecchio, cherchait depuis dix-sept ans à monter quatre murs autour de l'impressionnante collection de films et d'archives réunie par son association La Corse et le cinéma. Les 30 000 bobines et 6 000 affiches du fonds seront donc dès la rentrée à la disposition des chercheurs et du public, dans un orgueilleux bâtiment blanc planté au coeur de Porto-Vecchio, qui abrite la Casa di lume - la maison de la lumière - et le Centre culturel communal.
Raretés. L'histoire a commencé dès le retour sur l'île de Jean-Pierre Mattéi, dans les années 70; du Maroc, il rapporte 1300 films, des 16 mm, dont plus d'une centaine ayant trait à la Corse. La collection, qui s'augmente rapidement de milliers de films amateurs collectés sur l'île, trouvera sa place dans les locaux désaffectés de l'Oriental, l'ancien cinéma de la vieille ville. Un archéologue de l'association classe les vieilles bobines et découvre des raretés, dont l'un des premiers films tournés après la guerre par Arletty, Madame et ses Peaux-Rouges. C'est dire que les films corses ne sont pas les seuls visés, mais la vocation régionale de la future cinémathèque est là: privilégier les réalisations qui ont un rapport, même lointain, avec la Corse, et plus largement avec la Méditerranée ou le monde latin.
Dès 1989, la région s'était jointe à