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Libération
Critique

Cahors, plein des sens

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Au coeur du dixième festival des arts visuels, les forces naturelles et leur empreinte sur l'homme.
publié le 22 juin 2000 à 1h43

Cahors envoyée spéciale

Sur les bords du Lot, au parc Saint-Georges, il y eut un grand moment d'émotion lorsque le député-maire de Cahors, Bernard Charles, inaugura les Arbres fruitiers dans la ville. Tout à coup, en ce samedi 17 juin, cette oeuvre pérenne de Fabrice Hybert - le remplacement progressif des arbres décoratifs par des arbres fruitiers - représentait concrètement l'idée d'une nature heureuse, à portée de main. L'artiste était là, silencieux, au milieu de son verger aux dix essences. Sa présence montrait tout l'intérêt qu'il portait à ceux qui, jusqu'au bout, ont soutenu ce projet optimiste (1). Par un effet de hasard, l'arbre, et plus généralement les forces naturelles, sont au centre de cette dixième édition du Printemps de Cahors, élaborée par Christine Macel et titrée "Sensitive" (Libération du 16 juin). Comme si les artistes, eux aussi en prise directe avec la vie, s'essayaient à observer l'amplitude de notre environnement quotidien. Sans jugement, à l'image des tableaux sur papier de l'Allemande Sieglinde Klupsch, archivant les détritus comme des matières précieuses.

Bien sûr, les photographies en noir et blanc de Zoe Leonard, accrochées sans chichis, sont comme des balises. Cette jeune Américaine, dont les yeux sont un océan de douceur, montre comment, même en dix images, on peut dire beaucoup. Hormis ces visions de l'hiver, elle présente cinq arbres emmêlés à des grillages, comme aperçus à travers les grilles d'un couvent par une religieuse aux pensées cont