L'homme pompe son sang dans une seringue. Cette dernière tient lieu de pinceau avec lequel, sur une toile blanche, il esquisse le profil d'un visage qu'il signe du doigt. Puis l'homme s'approche et dispose son visage de côté près de la toile: ce profil, c'est le sien. Fin du film vidéo, titré Auto-portrait, signé Viacheslav Mizine. Un autre film montre l'artiste, le gland en érection sortant du nez d'Andy Warhol. Il éjacule, fin. L'artiste signe ainsi toute une série de vidéos, présentées en septembre dans une galerie moscovite lors de l'exposition "Pathologie de la performance". Mizine habite une grande ville de Sibérie, Novossibirsk, où il gagne médiocrement sa vie en enseignant le dessin à l'académie d'architecture. C'était la première fois qu'il exposait à Moscou. Aujourd'hui, il participe à l'exposition "Le fou dédoublé", projet qui a sillonné la Russie et arrive ces jours-ci en France, au château d'Oiron.
Echanges Est-Ouest. Une exposition dont l'initiative revient à Dimitri Konstantinidis, qui dirige l'association strasbourgeoise Apollonia (laquelle entend multiplier les échanges artistiques entre l'Est et l'Ouest), et au Russe Andreï Eroféev, à la tête du musée d'Art contemporain de Tsartino, musée virtuel d'une collection d'oeuvres bien réelles entreposées dans un ancien abri atomique interdit au public. Ces deux hommes partagent le commissariat du "Fou dédoublé" avec le critique d'art Jean-Yves Jouannais. Si Apollonia, les autorités françaises et la "société ouverte