L'un est antillais, l'autre franco-américaine. Tous deux sont les locomotives d'une nouvelle scène en pleine expansion. Matt, 22 ans, et China, 21 ans, chantent le rhythm'n blues en version ralentie du new jack swing (du chant sur des programmations hip hop) mis au point par Teddy Riley, chanteur-producteur de Guy et de Blackstreet. En France, toute une jeune génération ne trouve plus ses références dans le répertoire national mais dans celui de l'Amérique noire. Elevée en banlieue parisienne, à Garges-lès-Gonesse, China, fille de la chanteuse de jazz Dee Dee Bridgewater, n'a de toutes façons jamais pu connaître ses classiques : "Je n'ai découvert Brassens qu'il y a trois ans, avoue celle qui en est déjà à son deuxième album. A l'école, j'apprenais les chansons de Patrick Bruel. A Garges, c'était un peu difficile d'enseigner autre chose. Les garçons étaient plus grands que la prof et les filles étaient amoureuses de Bruel."
"Racines". Pour Matt, l'ambiance était tout autre. Danseur de salsa mais pas musicien, son père le fait participer à un radio crochet à 7 ans. Quelques cours de piano, des répétitions avec un groupe de gospel, mais "ça ne correspondait pas à la tessiture de ma voix, je ne chante pas en puissance, et on me mettait toujours avec les filles". Et il découvre le new jack : "Je me suis approprié cette musique tout en gardant mes racines. Ce n'est pas que je n'aime pas la chanson française, j'apprécie l'écriture d'un Cabrel ou d'un Souchon, mais je ne m'identifie