C'est toujours un bonheur que de retrouver les pièces du répertoire de la compagnie de Lucinda Childs, ce que les Etats-Unis ne semblent pas comprendre, n'accordant guère d'attention à leur patrimoine chorégraphique. Alors que des querelles intestines viennent de provoquer la suspension des activités de la compagnie de Martha Graham (Libération du 10/6/2000), celle de Lucinda Childs se bat une fois de plus pour sa survie. Elle vient d'être remontée pour une tournée, mais personne ne sait à ce jour combien de temps elle pourra tenir. Damien Valette, tourneur en France, explique que le gouvernement n'a pas aidé à la relance de la compagnie qui, par ailleurs, aurait besoin d'un minimum de permanence. "Il faudrait également, dit-il, de l'argent pour l'entretien du répertoire." Il serait en effet navrant de priver l'histoire de la danse de pièces de référence comme celles que l'on a pu (re) voir à Montpellier Danse. Dance, par exemple, créée en 1979, aurait besoin d'une restauration pour continuer à être présentée. Combinant la danse répétitive de la chorégraphe, la musique de Philip Glass et le film-décor de Sol LeWitt, elle témoigne de la formidable liberté inventive des minimalistes américains. Pendant une heure, on passe des danseurs virtuels aux réels, de la scène au sol quadrillé et projeté de Sol LeWitt. Et si on a eu parfois l'impression que le projectionniste - qui intervient en direct et selon des indications précises jusque dans les décalages - avait du mal à réagir, o
Critique
L'élégance de Lucinda
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publié le 28 juin 2000 à 1h51
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