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Libération

La Mafia indienne embobine Bollywood

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Le crime organisé finance les grands studios et impose ses castings à coups de flingue.
publié le 28 juin 2000 à 1h51

Bombay correspondance

Un soir d'avril, à Malabar Hill, le quartier des stars de Bollywood, le Hollywood de Bombay: plusieurs coups de feu résonnent dans la nuit, tout près de la résidence du producteur de cinéma Pahlaj Nahalani. Pahlaj, flanqué de ses gardes du corps, sort de chez lui: trois hommes ont été abattus par des policiers qui affirment que les gangsters étaient en route pour l'exécuter, mais qu'ils avaient déjoué leur plan à temps. Deux semaines avant, le producteur avait reçu un coup de fil anonyme lui demandant de cesser toutes ses activités professionnelles y compris celle de président de l'Association nationale des producteurs. La police lui avait fourni une protection rapprochée. "Si je ne m'exécutais pas c'est eux qui s'en chargeraient, m'a- t-on menacé au téléphone. Je suis une des rares personnes de Bollywood à lever la voix contre les extorsions de fonds dont les personnalités du cinéma sont de plus en plus victimes. La mafia veut peut-être m'éliminer pour cela", raconte Pahlaj, la cinquantaine empâtée, calé au fond de son fauteuil entre l'affiche de son dernier film, l'Indien, et quelques bobines empilées sur son bureau. Son cas est loin d'être isolé. En janvier dernier, le réalisateur et producteur Rokesh Roshan avait échappé de peu à une tentative de meurtre une semaine après que son nouveau film Kaho Naa Pyaar Hai (Dis que c'est l'amour) ait cassé la baraque au box-office et que son fils Hrithik ne se consacre à la découverte de nouveaux sex- symbols.

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