Ce n'est pas un centenaire, c'est un inventaire. Où l'on trouve en vrac et en simultané pour célébrer l'anniversaire de naissance de Saint-Exupéry, monument national né un 29 juin 1900 à Lyon, un aéroport international qui prend son nom et une exposition au Panthéon; mais aussi une lettre officielle au président de la République pour que la Marine récupère en Méditerranée la carlingue de l'éventuel bimoteur dans lequel il a disparu, le 31 juillet 1944, et d'autres missives, anonymes celles-là, pour intimider celui qui a sorti de la malle de l'oubli les mémoires de Consuelo, son épouse salvadorienne longtemps ignorée par l'hagiographie exupérienne officielle. Tout cela sur fond de querelles d'héritiers et de gardiens du mausolée.
"Je les compte et je les recompte"
"Je suis de mon enfance comme je suis de mon pays", disait l'aviateur. A l'heure de son centenaire, Antoine de Saint-Exupéry est définitivement happé par le monde des "grandes personnes" et son cortège d'hypocrisies et de jalousies, de coups bas et de fureur quand argent et conformismes mènent la danse. "Je les gère. Je les compte et je les recompte", psalmodiait le "businessman" du Petit Prince. Saint-Ex, aujourd'hui, est un sacré business.
C'est que de l'argent, l'écrivain-pilote ou pilote-écrivain qui, de son vivant, en manquait souvent, en rapporte beaucoup. "Les intérêts sont très gros, très très gros", glisse un professionnel de l'édition qui se refuse à en dire davantage par peur de s'y perdre... Saint-Exupéry e