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Libération

Parmentier faisait bandes à part

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Décès du plasticien et ami de Buren.
publié le 28 juin 2000 à 1h51

Michel Parmentier a représenté, dans le monde de l'art français, un artiste d'autant plus mythique qu'il avait durant presque quinze ans assumé une position limite: celle qui consiste à arrêter tout travail artistique. Né à Paris en 1938, Parmentier est, dans les années 60, un jeune peintre prometteur: il a fait l'Ecole des métiers d'art (1957-1961) où il a rencontré Daniel Buren, puis l'Ecole des beaux-arts de Paris jusqu'en 1963, alors qu'il était très engagé politiquement, aux côtés du FLN.

Il se fait remarquer lors des salons de la Jeune peinture, gagne le prix Lefranc en 1963. Mais Michel Parmentier révise alors, avec Buren, toute la théorie de l'art moderne. Se retrouvant assez vite à suivre l'exemple du peintre Hantaï, il applique, à l'aide d'adhésif ou de pochoirs, ou sur un support de toile roulée, une couche de peinture monochrome. Il adopte ainsi la méthode de la toile pliée, qui une fois dépliée, constitue des bandes de couleur et de blanc. La bande horizontale (38 cm) de couleur alternée à du non-peint devient sa marque de fabrique. 1967 : salle de conférences du musée des Arts décoratifs à Paris. Quatre toiles carrées présentées ensemble déconstruisent systématiquement la place de l'artiste et de l'acte créateur. C'est la plus célèbre présentation du groupe BMPT (pour Buren Mosset Parmentier Toroni), le plus radical à l'époque. Le groupe se défait en 1967. Michel Parmentier cesse de peindre l'année suivante.

"J'ai définitivement arrêté de peindre, explique Parmen