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Libération

Sagement interdit aux moins de 16 ans

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""Baise-moi"" sort en salles sans véritable encombre.
publié le 28 juin 2000 à 1h50

Evénement du Marché du film au dernier Festival de Cannes, Baise-moi, le film sulfureux de Coralie Trinh Thi et Virginie Despentes, adapté du best-seller de cette dernière, a passé sans trop de casse le cap de la commission de censure. Celle-ci a évité le classement X, qui aurait limité la sortie du film au seul format cassette, le "ghettoïsant" dans le circuit des sex-shops. A moins de coupes franches, la solution la mieux adaptée à un tel ovni restait l'interdiction aux moins de seize ans, avec avertissement sur le caractère choquant de l'oeuvre. Une limitation qui permet la distribution en salles (ce fut le cas du Romance de Catherine Breillat, avec le succès que l'on sait). Après l'avis rendu par la commission, c'était à la ministre de la Culture de prendre une décision définitive: Catherine Tasca a sagement confirmé l'interdiction aux moins de seize ans. Néanmoins, les remous formés autour de la décision du comité de contrôle ont orienté le débat qui entoure la distribution d'un film violemment désabusé, rageusement sexuel et totalement inclassable: la cavale de deux filles baisant et flinguant tout sur leur passage.

Coupes impossibles. Le filmage est à l'avenant, affrontant sans chichi un texte jugé irreprésentable, n'hésitant pas, tel un Magritte sous poppers, à hurler avec force gros plans: ceci est une pipe! (ou encore un viol, une sodomie, une pénétration, etc.). Au- delà de l'appât commercial indéniable que constitue la rumeur sulfureuse (près d'un million de conne