Apparu à Montpellier il y a deux ans et demi, jeune pianiste faisant chanter les différentes voix d'une partition mozartienne pour en révéler l'essence opératique, il a séduit le public du festival dirigé par René Koering. Quand, à l'hiver 1998, Fazil Say publia son premier disque Mozart chez Warner, c'était précédé d'une aura d'improvisateur régalant ses fans à la demande. Est-ce cette image de rebelle qui lui a valu de diviser la critique, faire sensation aux Victoires de la musique et écouler l'air de rien 30 000 exemplaires de son CD? A l'Auditorium du Louvre, où il fit ses débuts parisiens, la controverse s'amplifiait. Immature et racoleur pour certains, plein de sève pour d'autres, Say ne laissait pas indifférent. Quelques mois plus tard, un CD Bach devant plus à Friedrich Gulda qu'à Rosalyn Tureck enfonçait le clou. Difficile d'être moins orthodoxe.
Dans la foulée de son CD Gershwin, paru fin 1999 avec le New York Philharmonic et comprenant, entre autres, la Rhapsody in Blue, le natif d'Ankara, trentenaire résidant désormais upper east-side à Manhattan, a choisi de se consacrer pour quelques semaines à sa passion pour le jazz et la musique ethnique.
Comment est née l'idée de votre nouvelle formation?
C'est Jean-Pierre Le Pavec, directeur du Festival de Saint-Denis, qui a eu l'idée de ce groupe de fusion classique-world-jazz qui se produira cet été au Festival de Montpellier, et dans les festivals de jazz de Montreux, d'Antibes et d'Istanbul. Le joueur de ney (sorte de fl