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Libération

Le mystère de la Dame Rouart

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Epilogue provisoire de l'imbroglio opposant l'héritier d'une fabuleuse collection impressionniste et l'Académie des beaux-arts.
publié le 29 juin 2000 à 1h58

L'accord à l'amiable qui vient d'être passé avec l'Académie des beaux-arts par Yves Rouart, un des héritiers de l'une des plus riches collections impressionnistes, sur le partage de la succession de sa tante Anne-Marie Rouart, est censé clore une affaire bien trouble. La lumière ne sera peut-être jamais faite sur cet embrouillamini, aux relents de fraude, de trafic d'art et de captation d'héritage.

Famille de peintres. Yves Rouart descend d'une famille qui comptait dans ses rangs les peintres Edouard Manet et Berthe Morisot, mais aussi le grand collectionneur Henri Rouart. La collection, comptant des centaines de Manet, de Monet, de Degas, de Renoir ou de Corot, se fractionne au fil des héritages. Quand Anne-Marie Rouart disparaît, le 18 décembre 1993, elle laisse sa part de cet ensemble, ainsi que ses biens, à l'Académie des beaux-arts, mais lègue à son neveu Yves le mobilier de son appartement de Neuilly. Elle désigne comme exécuteurs testamentaires le marchand Guy Wildenstein, fils de Daniel, éminent membre de l'académie, et Olivier Daulte, fils de François, grand ami de Wildenstein, lui aussi académicien, expert et collectionneur.

"Meubles meublants". Anne-Marie Rouart avait toujours eu des relations étroites avec les Wildenstein, dont elle était cliente et qui gardaient dans leurs coffres une part de sa collection. Normalement, la jurisprudence est claire, les peintures décorant la résidence font partie de ce qu'on appelle les "meubles meublants". D'où la surprise d'Yves