Ils se sont installés dans une synagogue. La plus vieille de Cluj, capitale de cette Transylvanie que la mythologie associe à Dracula. Ethnologue, journaliste, graphiste ou metteur en scène, ils ont créé la Fondation Tranzit House, avec l'idée, entre autres, de donner un nouveau souffle à l'étude des cultures populaires de cette province, délimitée à l'est et au sud par le dernier segment des Carpates, à l'ouest et au nord par les frontières hongroises et ukrainiennes.
Csilla Könczel, une des responsables de la Fondation, est venue donner une conférence au colloque "Musiques orales et migrations musicales". C'est l'originalité de cette programmation de l'abbaye de Royaumont où, en plus des prestations de plusieurs groupes (taraf), des connaisseurs viennent exprimer l'histoire d'une musique et de ses gens.
Désintérêt. Csilla Könczel s'est fait une spécialité du thème "communisme et musique traditionnelle". "Si vous voulez comprendre comment les tarafs évoluent dans le temps, vous êtes obligé de tenir compte de cette réalité", affirme-t-elle. Csilla Könczel s'inquiète aujourd'hui du fait que les tarafs sont passés d'une extrême à un autre, "de la représentation folklorisante et nationaliste, imposée par l'ancienne élite communiste, à un manque d'intérêt de la société roumaine pour leur musique". Parlant du Taraf Palatca, elle tient à décrire comment le système communiste à créé un espace artificiel dans le pays, où "la limite entre monde paysan et urbain est incertaine".
De père