La ressortie des films de Truffaut en copies neuves par MK2 fait figure d'événement, car elle redonne une actualité cinéphile forte à une oeuvre qu'une visibilité essentiellement télévisuelle avait fini par rendre presque banale. Revoir les films de Truffaut en salle, regroupés de façon thématique d'ailleurs un peu bateau (les femmes, les enfants...), permettra donc probablement de découvrir une oeuvre plus brûlante et originale qu'on ne le pensait communément. Les sorties conjuguées des Destinées sentimentales, d'Olivier Assayas, de 30 ans, de Laurent Perrin, ou d'Esther Kahn, d'Arnaud Desplechin, tous redevables d'une façon ou d'une autre au romanesque truffaldien, témoignent d'ailleurs d'une réémergence de son influence dans un jeune cinéma français plus enclin à revendiquer le naturalisme brutal d'un Maurice Pialat. De toute façon, l'oeuvre de Truffaut est une des plus diversifiées qui soient, traversant les genres les plus variés (polar, SF avec le méconnu Fahrenheit 451, comédie) et passant de films d'une grande légèreté formelle (Baisers volés) à des mises en scène d'une impeccable austérité (la Chambre verte).
Adèle H demeure une tentative assez unique et passionnante d'histoire d'amour à un seul personnage, défendue avec une rage et une inspiration inégalées par une Isabelle Adjani vraiment exceptionnelle. Et le Dernier Métro reste un film d'une sensualité et d'une élégance toutes lubitschiennes, loin de la réputation de monument d'académisme pompier dans laquelle le