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Libération
Interview

""Une véritable dépression""

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Etat des lieux en Italie, par la directice de la Romaeuropa.
publié le 1er juillet 2000 à 2h43

Née il y a quinze ans au sein de la villa Médicis, la fondation Romaeuropa est missionnée par l'Etat italien pour la promotion de la danse depuis 1996. La directrice, Monique Veaute, évoque l'isolement des chorégraphes italiens.

C'est la première fois, en vingt ans de festival, qu'on voit de la danse italienne à Montpellier. Pourquoi si tard?

L'apparition de la danse contemporaine est liée au phénomène de l'expérimentation théâtrale dans les années 70, avec Giorgio Barberio Corsetti, Romeo Castelluci ou Mario Martone, qui au début faisaient aussi de la danse. En raison du désintérêt du ministère et faute de moyens, la plupart se sont détournés de la danse; ceux qui sont restés - lesÊ"historiques" comme Enzo Cosimi, Lucia Latour ou Adriana Borriello, présente à Montpellier - en ont fait les frais. Une véritable dépression a suivi, beaucoup sont partis à l'étranger. Aujourd'hui, des propositions émergent des centres sociaux.

Quelle est la particularité de ces lieux?

C'étaient les foyers des groupes d'extrême gauche dans les années 70. Puis certains se sont tournés vers la culture et ont ouvert un nouveau champ d'expérimentation, comme les squats en France. C'est à partir de ce qui s'y faisait en danse à travers des expressions diverses - théâtre danse, recherche collective, etc. - que nous avons créé la première plate-forme en 1993. Jean-Paul Montanari a bâti sa programmation italienne avec des compagnies vues lors de précédentes plates-formes. Ces bancs d'essai destinés à un publ