Le rendez-vous était fixé pour le 27 juin. La Biennale de Lyon venait d'être inaugurée dans la halle Tony-Garnier (Libération du 29 juin). Le souvenir de la Foire d'art contemporain de Bâle était encore tout frais. Bref, les conditions étaient réunies pour créer ce que, dans le petit milieu des marathoniens d'expositions, on appelle pompeusement une "synergie". Le flop n'en fut que plus retentissant. Il y eut bien une inauguration. L'hôtel de Caumont ouvrit son portail. Ou plutôt l'entrouvrit, puisque seule une brochette de privilégiés fut autorisée à pénétrer dans les lieux. Et puis vite les portes se sont refermées. Qu'était-il donc arrivé à la collection d'oeuvres du galeriste parisien Yvon Lambert, rassemblée dans cette majestueuse demeure avignonnaise du XVIIIe siècle, dûment classée sur l'inventaire des Monuments historiques ? Rien de spécial, sinon que les travaux de réfection avaient pris un tel retard qu'il était dangereux de laisser les visiteurs se promener dans les salles réaménagées par les soins de l'architecte marseillais Rudy Riccioti.
Prêt. La ville d'Avignon a été déclarée capitale culturelle, ce qui lui vaut d'accueillir, dans des conditions qui laissent parfois à désirer, les grosses manifestations de "la Beauté". Deux de ses musées, Calvet et le Petit-Palais, ont su attirer d'étincelantes collections grâce à des donateurs généreux, Marcel Puech et Campana. Aujourd'hui, Lambert prend le relais en prêtant pendant vingt ans 450 de ses oeuvres à la cité des P