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Libération
Critique

Philippe Caubère, tout sur sa mère

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Philippe Caubèredossier
Retour aux sources provençales pour un hommage théâtral à sa mère, Claudine.
publié le 10 juillet 2000 à 2h58

C’est un ancien pavillon de chasse en pleine garrigue, transformé en maison de maître au début du siècle. Le promontoire domine le pays, de l’étang de Berre, dont la raffinerie illumine la nuit telle une roue de fête foraine, jusqu’aux collines aux portes d’Aix-en-Provence. La demeure est vaste et belle, entourée de jardins en terrasses. La vieille balustrade, surplombant la vallée, est ornée de statues: une cohorte de nains musiciens, dont un flûtiste à bicorne qui ressemble à Napoléon. Longtemps, la Chargère, la maison du grand-père de Philippe Caubère, fut à vendre. Mais, sauf à la faire visiter à des sourds un jour de brouillard, il est difficile de gommer un détail gênant: l’autoroute Salon-Marseille passant à deux cents mètres en contrebas. L’agent immobilier a bien essayé d’escamoter la décharge et la ligne à haute tension sur la colline d’en face; pour les six voies bitumées, même si les cigales font écran, c’était mission impossible.

Bref, de baisses de prix en visites sans lendemain, Philippe Caubère a fini par racheter la Chargère au mois de juillet dernier pour le montant d'un petit appartement à Paris. Et, depuis octobre, il vit pratiquement dans la garrigue, où il a déménagé ses livres, ses archives et ses accessoires. Sur la cheminée du grand salon, on trouve encore un renard empaillé et, sur les murs, de vieilles photos, dont celles d'un chasseur portant un chapelet de gros oiseaux en bandoulière: le grand-père et les bartavelles. Le petit-fils ne chasse pas,