Une amie blonde parle cinéma dans une soirée: elle raconte comment elle a vu Gladiator plongée sous la banquette. Et pourquoi ça? "Ils arrêtaient pas de tuer les autres." Dans Lake Placid, "ils n'arrêtent pas de tuer les autres" non plus.
Bridget Fonda joue le rôle de Jodie Foster, érysipélateuse de bout en bout. A coups de clignements las de paupières et sourires naïfs de vieille Fée Clochette, "elle est charmante" atrocement. Au passage, Jodie Fonda pique la réplique du film (accompagnée de petits trépignements de pieds): "J'en ai assez de recevoir des têtes." Coupées, s'entend. Avec ou sans orvet dans la bouche. Le film propose aussi un orteil grouillant d'asticots et un tronc arraché (plus banal), en option.
Pour revenir à la pièce rapportée féminine, son partenaire lui pose bientôt calmement la question psychiatrique qui s'impose, valant peut-être pour l'ensemble de sa vie: "A quoi servez-vous?" Relativisant, il est vrai: "Une paléontologue n'a rien à faire ici..."
Bill Pulman a maigri, rajeuni et embelli si possible depuis sa dernière panouille (l'avocassier alcolo de Bangkok aller simple, avec Juliette Danes). Croisé d'Alec Baldwin (star de Nuremberg ces jours-ci) et de Bryan Ferry, le confortable Pullman domine la distribution en tout bullshit. C'est peu de dire qu'il est discret, il n'est pas là, en décalage spatio-temporel, shérif kaki nonchalamment flapi à manches courtes, tel un Michael Douglas psych-outé sur la Lost Highway du Diamant Vert.
Le laconisme de l'histoir