Le 14 juillet, la mission 2000 convie les Français à un pique-nique géant le long du méridien de Paris qui court de Dunkerque à Prats-de-Mollo au pied des Pyrénées orientales. Une "invitation festive" dans 337 communes, à ceci près que chacun est prié d'apporter son panier de victuailles. Lotus offre les 600 kilomètres de nappe rouge et blanc qui se dérouleront sur ce tracé plus tout à fait imaginaire, puisque planté d'arbres et devenu ainsi "méridienne verte" selon le projet de l'architecte Paul Chemetov.
Symbole de papier et nourritures terrestres donc, mise en scène bon enfant d'une convivialité républicaine, sur un méridien qui connut une épopée autrement révolutionnaire. Le 25 juin 1792, deux astronomes académiciens quittaient Paris: Pierre Méchain partit en direction de Barcelone, Jean-Baptiste Delambre prit la route du nord. Avec pour mission de mesurer le quart du méridien terrestre dont la dix millionième partie donnerait naissance à une mesure universelle: le mètre. On les prit pour des émigrés, des espions, des mendiants, des charlatans. Partis après les funérailles de la monarchie, leur voyage s'acheva sept ans plus tard à l'aube de l'Empire. L'un rayonna de ce périple, l'autre devint fou se reprochant d'avoir commis une légère erreur de calcul. La France révolutionnaire avait au nom de l'égalité réuni les siens autour d'un système s'appliquant à tous.
C'est avec ses appareils photo que Luc Choquer (de l'agence Métis) a refait depuis deux ans ce périple. Proposant