Sous la pluie, les collections haute couture automne hiver 2000-2001 n'en étaient que plus moroses. Le calendrier débordait en défilés off, mais les nouveaux venus n'ayant pas l'étoffe des héros, ce fut chez les plus grands qu'apparurent quelques éclaircies et parfois des coups de tonnerre.
Grande couture
Sous les applaudissements, Jean-Paul Gaultier présente une collection dédiée à Paris. Il campe des muses noceuses juchées sur des talons aiguilles en forme de tour Eiffel renversée. Paris by Night, c'est aussi une vraie robe carte postale rebrodée de perles fluo comme les néons de la Ville lumière, le portrait de Kiki de Montparnasse en paillettes cinétiques façon Vasarely, pour une culture pop à la française. Saison après saison, le couturier prend chaque fois plus d'ampleur. Il met ses fournisseurs au service de sa fantaisie, transpose dans la garde-robe les techniques et les matières des chapeliers. La voilette, dont il fait un chemisier. Les boudins d'organza avec lesquels il écrit des poèmes au décolleté des robes. Le feutre des chapeaux qu'il moule à même le corps pour des vestons galbés. A chaque passage une prouesse technique qui frise peut-être le mauvais goût : qu'importe, tant de générosité et d'inventivité donnent le droit au meilleur.
Entre expérimentation et coquetterie, Christian Lacroix sait trouver la juste mesure. Il poursuit ses recherches graphiques, mais opte cette fois pour une silhouette plus près du corps, plus féminine. L'esprit de la collection : les