Habitué du off avignonnais, le Cartoun Sardines Théâtre vient en voisin, puisque la compagnie est implantée à Marseille. Cette année, lassée de partager un lieu avec dix autres et, du coup, de monter et démonter ses décors en une demi-heure afin de laisser la place aux suivants, la compagnie a choisi l'émancipation. Elle est venue avec sa propre salle : un chapiteau planté au bout d'un champ de pommes de terre, sur l'île de la Barthelasse.
Les caravanes rouges et blanches, disposées en rang d'oignons, donnent à l'ensemble un aspect de camp médiéval. Ce qui est voulu, puisque la nouvelle production est une adaptation de Tristan et Yseult. Proche du théâtre de rue, mais jouant en salle, le Cartoun Sardines promène depuis quinze ans au moins un sens aigu de la parodie et un amour du travail bien fait. Ces cousins éloignés du Footsbarn, en moins cosmopolites et plus urbains, excellent dans le détournement. On se souvient avec délectation de leurs incursions chez Feydeau (la Puce à l'oreille) et Molière (le Malade imaginaire), de leur capacité à exagérer et à accélérer, sans rien casser des ressorts originaux.
Livre d'images. Leur Tristan et Yseult n'est pas tout à fait de ce niveau. Il est probable que le Cartoun Sardines est plus à l'aise avec les textes des autres. Joyeuse, bien rythmée, télescopant amours d'hier et d'aujourd'hui, leur adaptation de la légende médiévale reste plutôt sage, un livre d'images qui tient du cirque et du conte pour enfants, avec tours de magie, musiqu