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Libération

Deux cinémas parisiens au pays des soviets

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Le cycle Back in the USSR propose 120 oeuvres parfois méconnues de la période soviétique.
publié le 21 juillet 2000 à 2h25

Depuis un an ou deux, les vieux films soviétiques (surtout les comédies) triomphent à Moscou, devançant souvent au box office les grandes productions hollywoodiennes. C'est pourtant à Paris que se tient la plus grande rétrospective organisée sur le cinéma de la défunte patrie du socialisme depuis son effondrement en 1991. «Les Russes sont d'autant plus admiratifs qu'une telle manifestation serait encore impossible à réaliser chez eux», explique Richard Delmotte, patron d'Arkeion film, qui a disposé des droits pour la France, la Belgique et la Suisse et des copies de plus de 1 200 fictions tournées au temps de leur splendeur par les studios soviétiques, dont Mosfilm.

Mémoire vive. Déposé dans les caves des cinémathèques de Paris et Toulouse, ce fonds extraordinaire a fourni les 120 oeuvres montrées dans Back in the USSR. On pourra notamment voir quelques grands films muets, injustement méconnus ou rarement montrés comme Aelita, comédie d'amour burlesque sur une révolution sur la planète Mars, ou la Demoiselle et le voyou, écrit et joué par Vladimir Maiakovski en 1918. C'est la mémoire vive de soixante-dix ans d'histoire soviétique, depuis la révolution et ses rêves fracassés jusqu'à l'effondrement final du système. Malgré les pesanteurs de la censure et même, dans les pires moments, de la répression stalinienne, des cinéastes ont réussi à faire des films totalement décalés et chantant l'amour fou, comme Boris Barnet avec Au bord de la mer bleue (1936). D'autres arrivaient à dé