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Libération
Critique

Et la scène naît...

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publié le 22 juillet 2000 à 2h27

Les trois étages de la Maison Jean-Vilar sont jonchés de papiers. Le personnel d'entretien n'y est pour rien, ce sont Valérie Foy et Stéphanie Mathieu, scénographes de l'exposition sur la jeune scénographie, qui ont imaginé ce décor. Les papiers en question ne sont pas froissés en boules, mais éparpillés sur le sol et recouverts d'une protection transparente, pour éviter qu'ils ne s'envolent ou ne s'abîment. Ce sont des centaines de dessins, croquis, esquisses, normalement destinés au panier et qui ont été collectés dans les différentes écoles offrant une formation supérieure de scénographe. Pour Marcel Freydefont, commissaire de l'exposition et animateur de l'association Réso-Scéno, il s'agissait à la fois de désacraliser ce qui était montré ­ «ce ne sont pas des oeuvres, mais des étapes de travail» ­ et d'insister sur l'éphémère: «Plus qu'une somme de travaux, l'exposition veut être une traversée.»

Jeunes scénographies ne cherche donc pas à montrer de «beaux projets», mais témoigne du foisonnement des recherches, au travers de maquettes, de photos, de projections, d'accessoires. Elle permet aussi de mieux comprendre ce que recouvre la notion de scénographie: l'architecture de tout l'espace théâtral. Ce qui englobe aussi bien le décor proprement dit que le dispositif scénique, l'agencement de la salle et du bâtiment, et même le corps de l'acteur. Plusieurs pièces attestent cette dernière préoccupation: d'abord des masques utilisés à l'école Jacques Lecoq, qui n'ont rien à vo