Depuis quatre ans, il est revenu vivre avec femme et (quatre) enfants dans son village de la vallée du Giunssani. Avec son association Aria, ils occupent quelques pièces d'un ancien collège à Olmi Capella. Une photocopieuse, un fax, des messages au feutre sur les murs et une porte constamment ouverte aux stagiaires. En T-shirt et lunettes noires, Robin Renucci est partout. Dans les ateliers, aux répétitions, au téléphone. Comme investi d'une mission.
Pourquoi êtes-vous revenu vous installer définitivement en Corse?
Je ne reviens pas... C'est comme si la Corse était toujours restée en moi. Ma mère est du village et c'est ici que j'ai appris à marcher. J'ai toujours été imprégné de la culture et de la langue corses que ma mère nous parlait. A 17 ans, je suis tombé dans la marmite de l'Education populaire en participant aux stages de Valréas. Il s'agissait moins de former des acteurs que des hommes et des femmes libres de leur destin. Ce mouvement s'accompagnait de la nécessité de la décentralisation: replacer le théâtre dans la cité, mais aussi dans la ruralité. Avec des hommes comme Jean Vilar évidemment, puis Dullin, Copeau, Pottecher... J'ai travaillé avec Pierre Vial à Valréas, puis à Strasbourg. Ce fut ma seconde famille, qui n'avait jamais rencontré la première.
Ici, vous n'êtes plus seulement comédien?
Il s'agit tout bonnement d'assumer la responsabilité politique, au sens noble du terme, de l'acteur. J'ai fait ma petite carrière entre le cinéma, la télévision et le théâtre. Mais avec l'approche des 44 ans, l'an 2000 et mes quatre enfants, je me suis donné rendez-vous avec l'av