Carhaix envoyée spéciale
Complet. Les Vieilles Charrues vont jouer à guichets fermés. La rumeur, qui se révélera exacte, bruisse dès vendredi matin dans tout Carhaix et au-delà. Et les pancartes «cherche place» se multiplient aux abords du site du festival. La foule prend doucement possession des lieux. Un public gentiment accueilli par une organisation très stricte sur la sécurité, confisquant le moindre bouchon en plastique de peur qu'il ne devienne projectile. Pourtant, du public présent, on imagine mal des accès de violence. Pacifique et convivial, il s'installe dans l'herbe entre les deux scènes, participant en masse à un concours improvisé de T-shirt noués sur la tête pour se protéger d'un soleil de plomb.
Bière bretonne. «On se croirait à Woodstock.» Quand le chanteur de Silmarils lance cette apostrophe, le public l'approuve bruyamment. Woodstock pourtant ne semble pas être le modèle recherché. Juste l'envie de faire la fête, tant mieux si l'on est nombreux et si l'on bat des records, comme le laisse supposer l'image de foule compacte que renvoie l'écran géant. En attendant les têtes d'affiche, la foule picore d'une scène à l'autre. On visite le nouvel espace dédié aux arts de la rue, avec spectacle permanent, plats préparés par la désormais inévitable Confédération paysanne et dégustations de bières bretonnes.
Un public doux et une organisation en béton qui sait rester cordiale, voilà sans doute le secret de l'alchimie des Vieilles Charrues. «C'est beaucoup mieux organi