Montpellier envoyé spécial
Découvert en France lors de la précédente édition du Festival de Radio-France, le Théâtre Helikon de Moscou, fondé il y a dix ans par Dmitri Bertman pour offrir une alternative à l'académisme du Bolchoï (lire Libération du 21 juillet), a été accueilli avec indulgence. A défaut de choquer, sa Carmen taillant des pipes au milieu des tags d'une banlieue de Moscou avait amusé. La force du Helikon est néanmoins de proposer, comme le fait René Koering, directeur du Festival, des oeuvres rares.
Ce week-end, dans la cour des Ursulines, les deux soirées couplant Maddalena de Prokofiev et Mavra de Stravinski s'annonçaient alléchantes. Ecrit à 20 ans par un Prokofiev encore étudiant à Saint-Pétersbourg, Maddalena, en raison de ses parties vocales trop difficiles, ne sera jamais monté au Conservatoire. Le manuscrit de la première partie orchestrée par Prokofiev sera retrouvé en 1953, à Paris; et après avoir eu accès aux quatre autres parties piano-voix, le chef Edward Downes proposera en 1978 une version intégrale de l'opéra orchestrée par ses soins.
L'histoire est celle de Genaro, peintre épris de son épouse Maddalena, qui reçoit un jour la visite de Stenio, un ami alchimiste. Ce dernier est obsédé par la promesse d'amour que lui a faite une femme. Lorsque Maddalena parait dans la nuit, Stenio reconnaît en elle cette femme, mais Maddalena réussit à ce que les deux hommes se poignardent mutuellement.
Colonnes brisées. La première partition d'opéra de Prokofiev, te