John Woo a plus d'une corde à son arc. Scénariste, réalisateur, producteur et accessoirement acteur, il a failli devenir prêtre avant d'oeuvrer successivement dès 1969 aux trois grands studios de Hong-kong (la Cathay, les Shaw Brothers et la Golden Harvest). Il a participé à la success story de la compagnie indépendante Cinema City à l'aube des années 80, avant d'affirmer son mélange détonant de film noir et de kung-fu avec le Syndicat du crime, The Killer ou Une balle dans la tête, et d'émigrer outre-Pacifique il y a huit ans. En 1951, Wu Yusen fête à peine son cinquième anniversaire quand il abandonne Canton avec sa famille pour fuir le communisme. A Hong-kong, son père mourra de la tuberculose et le futur John Woo échappera à la misère en faisant ses études chez les jésuites au collège Matteo-Ricci, grâce à l'aide d'une famille américaine. La culture de l'Oncle Sam ne lui a jamais été vraiment étrangère. C'est sans doute une des explications de son adaptation et de ses succès hollywoodiens, à la différence de son ami Tsui Hark. Après un Van Damme (Chasse à l'homme), Broken Arrow et Volte/Face, Mission: Impossible 2 est son quatrième film américain. Entretien parisien.
D'où vient votre goût pour le cinéma français des années 60?
Les films français étaient très populaires à l'époque à Hong-kong. Spécialement ceux de la Nouvelle Vague. On adorait Melville, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo... Il était venu tourner les Tribulations d'un Chinois en Chine. Une des cascades nous ava