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Libération
Critique

Un polar implosé

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publié le 26 juillet 2000 à 2h34

Ce film policier se passe dans la neige et la désolation. Après le meurtre d'un jeune homme qui suit de peu celui d'une adolescente mongolienne, la police de Hotten, bourg paumé de Norvège, est jugée dépassée par les autorités judiciaires de la capitale. Arrive Nicolas, un flic d'Oslo qui roule dans une Jaguar rouge des années 50. Nicolas est l'archétype du héros de roman noir: bourru, costaud, solitaire et évidemment humaniste. Il encaisse mal que toute la petite ville, sa milice d'autodéfense masquée qui se surnomme elle même «les anges», et même les flics mettent la mort violente du jeune homme à profits et pertes sous prétexte que celui-ci appartenait à une famille à problèmes et que tous le soupçonnent lui et son frère d'avoir violé et tué la jeune handicapée.

Malaise. Le ton monte vite entre les gens de Hotten, violents, butés, enfoncés dans leur haine, et ce policier étrange qui semble prendre le parti des parias. Il y aura des coups fourrés et des coups tout court avant que cette histoire se termine de façon «malaise».

Intéressant mais qui sera peut- être mal accepté, le rapport à la violence de la réalisatrice, Karin Julsurd. Dans son film, n'ayant pas à jouer les dures, elle s'est arrangée pour «qu'on ne voie rien» de l'horreur et cela lui permet de faire preuve d'un certain talent de mise en scène.

Ce point de vue et celui de son scénariste Kjetil Indegaard sur la violence fera débat, c'est à parier. Après avoir semblé prendre les oripeaux du polar classique, Bloody