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Libération
Critique

Crise d'OEdipe interdite.

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Une radio spatiotemporelle réunit une famille. Consternant.
publié le 2 août 2000 à 3h09

Fréquence interdite de Gregory Hoblit, avec Denis Quaid, Jim Caviezel. 1 h 56

John est un jeune inspecteur de police qui rame un peu dans sa vie affective de citoyen tranquille: sa copine vient de le plaquer et, passé la trentaine, il n'a toujours pas d'enfant. Un soir de déprime, il retrouve la vieille radio de son père, pompier disparu trente ans plus tôt dans un incendie. Grâce à une bizarre collision spatio-temporelle (et une série de tours de passe-passe scénaristiques pas piqués des vers), le père et le fils entrent en contact radio et devisent sur le temps qui passe, le futur et le passé dont les bords se recoupent... En le rancardant sur les décisions à prendre, le fils sauve la peau de son père. Mais dès lors que les événements ne se déroulent plus comme prévu, c'est tout le futur qui se transforme. Toujours scotchés à leur vieille radio à trente ans de distance, le père et le fils se mettent à traquer un serial killer, qui a/va tue (r) la maman de John. Platitude. Entre débilité profonde et vraie audace en matière d'invraisemblance scénaristique, Fréquence interdite oscille mollement, filmé avec une rare platitude et plutôt correctement interprété. De toutes façons, le film vaut surtout par l'incroyable aplomb avec lequel il réfute près de trois mille ans de domination oedipienne en matière de fiction. Insoucieux de la tragédie grecque comme des acquis de la psychanalyse, Fréquence interdite affirme sans sourciller qu'il ne faut en aucun cas tuer son père. Bien au c