Débordement de bobines sur les lacs alpins d'habitude si placides: avec plus de 200 films en dix jours (compétition officielle, cinéma du présent, compétition vidéo, rétrospectives), le 53e Festival du film de Locarno, en Suisse, qui commence aujourd'hui, promet monts et merveilles: du cinoche grand public excitant (X-Men, Hollow Man, le nouveau Verhoeven, venu recevoir un léopard d'argent) à l'essai vidéo pointu. Bref, il faut savoir nager! L'ubiquité étant impossible et le clonage promis encore retardé, petite sélection maison: outre nos trésors soviétiques inédits (lire ci-avant), trois chouchous japonais hors normes (Hotaru de Naomi Kawase; Roji-E d'Aoyama Shinji, déjà à Cannes avec Eureka; O Ko-Rei du prolixe Kiyoshi Kurosawa); deux Portugais inespérés (les nouveaux Pedro Costa et Paulo Rocha); un couple d'archivistes de génie (les Italo-Arméniens Gianikian avec Inventaire balkanique); un revenant italien (Marco Bellochio, avec deux vidéos); une Libanaise intenable (Danielle Arbid, pour un documentaire sur les «perdants»); un Allemand terroriste (Harun Farocki); des Américains beat (feu Robert Kramer, Robert Frank); un Suisse novö (Downtown 81 d'Edo Bertoglio, avec pour star Jean-Michel Basquiat); et des Français lunaires (les retours de Jean-Daniel Pollet, d'Alain Cavalier, de Claire Simon, et le Pola X de Leos Carax en version intégrale rallongée d'une heure).
Mais encore? Des films et encore des films (de Fruit Chan, de Marcel Hanoun, de Sophie Fillières, d'Eliane de